mardi 3 mai 2011

Rick Genest, la mode dans la peau ?

On t'a dit de sourire à la caméra Rick !

Non, Rick Genest n’est pas l’un des cousins de la famille Adams. Ce Montréalais d’origine n’est ni plus ni moins que la nouvelle créature arty qui fascine autant qu’elle dérange le petit monde de la mode. Il faut dire qu’entre univers gothique et cyberpunk, Rick Genest tranche singulièrement au sein de la meute de mannequins filiformes et consensuels lorsqu’il s’expose telle une oeuvre d'art sur les podiums. Il est depuis peu le nouveau visage (tatoué) de Thierry Mugler à la collection duquel il apporte sa touche sombre et tourmentée.  

L’histoire de  ce « squeegee » (laveur de carreaux) montréalais tient plus du conte 2.0 que du conte de fée (ou de sorcière selon les points de vues). C'est en fait le directeur de création de Thierry Mugler, Nicola Formichetti, qui a repéré sur le net, les photos toutes plus morbides les unes que les autres qu’il exposait. Car Rick Genest avait beau vivre chichement dans la rue, il n’en avait pas moins sa page Facebook. Une contradiction symptomatique de la personnalité complexe de ce nihiliste devenu en seulement quelques semaines et un peu malgré lui, l’une des égéries les plus courues de la mode. Car Formichetti, qui est aussi le designer de Lady Gaga, a mis en relation la reine des freaks et celui que l’on surnomme « Zombie Boy » pour que ce dernier fasse une apparition dans le clip Born This Way. Des millions de vues plus tard, le zombie entrait enfin dans la lumière.

Que pense l’intéressé de tout ça ? Pas grand-chose finalement. Ce qui branche Rico, c’est plutôt le monde du carnaval au sein duquel il performe depuis quelques année dans divers freak shows de la scène underground montréalaise. Ses talents ? Se coucher sur un lit de clous, manger des vers et du feu, mettre des objets dans son nez. Des activités qui semblent plus dans la lignée de Fear Factor que dans celle de X Factor.
Repousser toute trace d'humanité semble être ainsi le leitmotiv de ce garçon dont le mal être affleure par tous les pores de sa peau tatouée. Une anecdote issue de son enfance vaut à ce titre toutes les psychanalyses du monde. A l’adolescence, Rick a été opérée d’une tumeur du cerveau dont il ne pensait jamais réchapper et depuis laquelle il affirme du reste, être mort, freak coincé entre deux mondes, qui « pourrit » sous nos yeux. "Mon intention, c'est de ressembler à un corps décomposé, mangé par les vers et les cafards. Je ne crois pas que ce soit vraiment l'idée qu'on se fait de la beauté", revendique-til ainsi. Sa «zombification» est d’ailleurs loin d’être achevée, il prédit ainsi que dans un an, son corps sera entièrement couvert. Il s’attaquera alors à d’autres parties de son anatomie (dents de vampire, encre dans le blanc des yeux et langue de serpent sont notamment au programme des réjouissances).

Expression d’un mal être ou délire arty poussant le macabre aux confins du sublime, la question mérite en tout cas d’être posée. Car Lady Gaga a beau chanté le contraire, Rick Genest n’est certainement né comme ça, il l’est devenu. Une chose est sûre en revanche, le monde de la mode l’adore tel qu’il est maintenant, un type capable de faire passer Marilyn Manson pour un pauvre emo !



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