L'autre ce soir, j'avais décrété que ce serait soirée tranquille pour moi. Confortablement calé dans mon canap', je m'adonnais donc à mon activité préférée lorsque j'ai la flemme de tout, à savoir un zapping frénétique entre les différentes chaînes de télés. Une activité qui peut durer jusqu'à ce que sommeil s'en suive en temps normal mais qui fut hier subitement interrompue par l'apparition d'une des héroïnes de la série Gossip Girl (vous savez cette série qui raconte les frasques de la jeunesse dorée de l'Upper East Side new-yorkais). Taylor Momsen, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, se produisait sur la scène de Taratata avec son groupe The Pretty Reckless. Elle y interprétait deux morceaux : son "succès" Make Me Wanna Die et une reprise du célèbre "Wonderwall" d'Oasis.
Alors que je la regardais remuer sa crinière blonde dans tous les sens, je ne pouvais m'empêcher de penser à une chose. Taylor Momsen c'est la Cherie Currie du 21ème siècle, les penchants lesbiens en moins. Et encore... Elle a récemment confessé : « les hommes m'ennuient, mon meilleur ami est mon vibromasseur... ».
Cherie Currie c'est cette nana qui était la chanteuse des Runaways, groupe au destin météoritique à la fin des années 70. Elle partageait l'affiche avec Joan Jett (elle, plus connue pour son célèbre "I love rock'n roll").
Taylor et Cherie partagent un goût immodéré pour le scandale et considèrent les porte-jarretelles en tant qu'accessoire vestimentaire à part entière. J'ai d'ailleurs découvert en allant faire des recherches sur Internet après cette épiphanie visuelle que Taylor Momsen avait été pressentie pour jouer le rôle de Cherie Currie dans l'adaptation cinématographique "The Runaways". Apparemment son caractère instable aurait fait capoté l'affaire. Quand je vous disais que ces deux là avaient beaucoup en commun.
De même que Cherie Currie est passé de façon assez fulgurante du statut de fille modèle à celui de starlette délurée, j'ai vu le personnage interprété par Taylor Momsen, Jenny Humphrey aussi appelée "Little J", fille mal dans sa peau et mal fagotée, se muer en créature résolument stylée tendance destroy au fil des saisons (oui je le confesse je regarde Gossip Girl). Bien qu'elle s'en défende en interview voire même s'en agace, Taylor Momsen a de même que son personnage suivi une telle trajectoire. Et celle qui se plaignait qu'on l'assimile à son personnage de la même manière que l'on confondait Shannon Doherty avec la bitch de Beverly Hills, s'est progressivement identifiée à celui-ci, pour ne faire plus qu'un avec lui. Une ado pourrie gâtée, une chipie rock et trash dont la moindre apparition nous donne envie de la dégommer. J'exagère à peine.
Elle est donc là sur scène, à se déhancher, enchainant les pauses lascives. Ses lèvres sont barbouillées de rouge à lèvre alors que son goût immodéré pour l'eyeliner confère à ses yeux un effet "smoky eye" du plus mauvais goût. Ses ongles sont eux peinturlurés d'un vernis noir écaillé. Voilà pour la silhouette du jour façon Grazia.
Musicalement pas grand-chose à dire en revanche. C'est l'histoire d'une ado de 16 piges qui aspire à devenir plus que la starlette pour teenagers qu'elle est déjà. Alors, elle s'entoure de rockers plus proches de l'âge de son père que du sien et monte son groupe de hard rock, en espérant buzzer sur son seul nom. Le problème c'est que, pour reprendre ce vieux slogan Canada dry, ça a beau avoir la couleur du rock et le goût du rock... c'est encore loin d'être du rock !
Et c'est sans doute là la principale différence avec Cherie Currie. Si cette dernière n'avait pas une aussi belle voix que Taylor Momsen, elle avait au moins la modestie voire la décence de ne pas essayer de composer, laissant ce privilège à son manager omnipotent ou à Joan Jett.
Parce qu'elle ne peut plus se contenter de ce statut de poupée blonde marketée pour un public d'ados en rut que la télé lui offrait déjà, Taylor veut elle exprimer ses sentiments à travers des textes tout droit sortis d'un magazine pour ado du genre "Muteen". Ce qui donne dans le texte des paroles aussi fortes que : "Tu me donnes envie de mourir / Je ne serais jamais assez bien / Tu me donnes envie de mourir/ Et tout ce que tu aimes / Va se volatiliser dans la lumière / Et à chaque fois que je regarde / dans tes yeux / Je brûle à la lumière." Dont acte.
Voila donc pour les velléités musicales qui la font se retrouver là, sur la scène de Taratata, noyée sous une masse de cheveux blonds, mauvaise copie de Cherie Currie, à beugler son éternelle punchline "Make me wanna diiiiiie".
Attention "little J", on risque bien de finir par te prendre au mot...
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Sinon pour les amateurs voici un live des Runaways au Japon où elles étaient de véritables stars à l'instar de Mireille Mathieu aujourd'hui.... C'est musicalement pas terrible mais ça a le mérite de dégager une certaine "énergie punk".
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