mardi 15 mars 2011

Kate Moss : la brindille qui ne rompt jamais


Quoi de mieux qu'une belle journée ensoleillée pour inaugurer mon premier billet "mode" ? Bon, je vous rassure tout de suite je vais pas essayer de faire ce qu'une Garance Doré ou une Betty ferait sans doute mieux que moi. Je vais pas me la jouer "bureau des tendances" à dire que la toute nouvelle campagne de Kate Moss pour Longchamp préfigure le retour en force du sac oversize ou que les teintes nude seront encore au goût du jour. Je suis sympa je laisse ce plaisir aux blogueuses modes.
Et puis quoi de mieux que la it girl absolue pour inaugurer cette rubrique ? Chloé Sevigny ? Trop underground. Lindsey Lohan ? Trop cheap. Alexa Chung ? Elle sort avec le boutonneux des Arctic Monkeys faut pas déconner. Non la seule et l'unique, celle dont la capacité à résister aux dégâts du temps réussirait à soutirer une grimace aux visages inexpressifs et botoxés des rombières de la jet set, c'est Kate Moss of course. Une Kate Moss resplendissante qui présente sa nouvelle collection Faraway - Printemps 2011 pour Longchamp dans un clip vidéo qui fleure bon l'été.
Résumons. Déjà, on y voit une Kate plus bohémienne que jamais, avec juste ce qu’il faut de khôl pour dessiner un regard qui ferait tomber n'importe quel mec normalement constitué et une frange qu’elle dit couper elle-même (oui la vie est injuste, la nana se coupe les cheveux elle-même et en ressort avec une classe terrible). Elle me rappelle un peu la Bardot à la belle époque, elle se déhanche en jouant des timbales sur le magnifique « Sand » de Nancy Sinatra et Lee Hazlewood (merci Shazam, j'avoue avoir séché sur le coup) dans une ambiance très 60's, un brin mélancolique. Une ambiance à laquelle le recours à la caméra super 8 n'est sans doute pas étranger. En ce moment d'ailleurs, il faut avouer que le procédé est ressorti à toutes les sauces, à tel point que ça en devient un manque flagrant d'originalité. En même temps c'est compréhensible, qui cracherait sur ce grain d'image qui a le pouvoir de faire passer les vacances des Bidochons au Touquet pour du Cassavetes ?
Ceci étant,  revenons-en un peu au clip. Elle lit l’autobiographie de Keith Richards parce que c’est quand même une icone rock’n roll qui est sortie avec Pete Doherty  mais en même temps elle pèle aussi une orange, peut-être pour nous faire oublier qu’à un moment elle n'avait pas non plus la meilleure hygiène de vie qui soit. Ce qui me frappe, c'est qu'elle a l’air plus épanouie que jamais et là je vais faire ma fleur bleue mais je me dis que ce n'est sans doute pas un hasard si elle se marie bientôt avec Jamie Hince le guitariste des Kills. Au passage, notons que le mec  est quand même une rock star qui côtoie quotidiennement Alisson Mosshart et va épouser Kate Moss. Le beurre, l'argent du beurre et le sourire de Kate Moss donc. L'enfoiré.
C'est clair que la brindille a le vent en poupe en ce moment. Après avoir été l’égérie de Calvin Klein, d’Isabelle Marant, d’Yves Saint Laurent et de Longchamp donc, elle est même depuis peu la muse du nouveau rouge à lèvres Dior Addict. Pas mal pour une nana que l'on disait finie en 2005, non ? Car ce qui fait la superbe de Kate Moss, c'est cette capacité à sans cesse renaître de ses cendres. Tout le contraire de ses collègues mannequins du début des 90's qui elles tombent dans le sordide et les scandales (Naomi Campbell et ses assistantes martyrisées, Naomi Campbell et son diamant offert par le dictateur Charles Taylor) quand ce n’est pas dans l’anonymat total (Allo Cindy Crawford ???).
Pour remettre les choses en perspective, il faut se rappeler que 2005 coïncide avec l'épisode Cocaïne Kate. Après avoir fait la une des tabloïds, le nez allègrement trempé dans la poudre, nombreux étaient ceux qui ne donnaient pas cher de sa petite peau. A raison d'ailleurs car les contrats lui étaient retirés en moins de temps qu'il n'en faut à Charlie Sheen pour dire une connerie.
Du côté de chez Longchamp c'était pas non plus la joie, la marque était alors considérée comme une maison très (trop) classique, bien loin des courants de la mode. Du coup, une idée germe dans l'esprit des têtes pensantes du maroquinier de luxe. Evidemment, le choix d'une Kate Moss empêtrée dans ses scandales n’est pas anodin pour Longchamp qui entame un virage à 180°. En demandant au top anglais de devenir son égérie, Longchamp passe du rang de maison sage et lisse à celui de marque rock’n’roll.
Beau mariage  donc, entre une marque qui fût un temps au sommet du chiquissime et une nana passée  du statut d'icône de la hype aux  affres du rock'n roll lifestyle. A chacun sa rédemption comme on dit. Quoi qu'il en soit, la collaboration fonctionne puisqu'elle dure depuis maintenant 5 ans avec en point d'orgue le lancement d'une gamme de sac dessinés par Kate. Le tout en suivant un raisonnement très simple : qui mieux que la it-girl des années 2000 pour dessiner cet it bag tant désiré par Longchamp ? Sans même juger de la qualité de la collection, une chose est sûre, en termes de notoriété comme de hype chaque partie semble y avoir trouvé son compte...

Force est de constater que la brindille est décidément plus solide qu'elle n'y paraît.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire